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27 janvier 2016

La postproduction son fait entendre sa voix

TissGaboSohierETLa réforme du crédit d’impôt et de l’agrément pourraient ne pas mettre fin à la délocalisation massive de la postproduction son.

 

* Lors de la soirée de remise du Trophée technique des César, Alain Terzian, président de l’UPF et de l’Académie des César, Thierry de Segonzac, président de la Ficam, et Patrick Bézier, directeur général du groupe Audiens, se sont félicités de la réforme du crédit d’impôt et ont estimé qu’elle devrait mettre fin aux délocalisations de la production française, voire au déficit du régime chômage des intermittents. Cet optimisme assez général n’est pas partagé par tous, loin s’en faut. En effet, les techniciens français de la postproduction du son craignent de continuer à être les grands oubliés de notre système de soutien.

Depuis peu, ils se sont regroupés au sein de deux grandes associations : l’ADM, qui regroupe les mixeurs et l’AFSI, qui regroupe tous les techniciens du son, y compris ceux du tournage. Selon Dominique Gaborieau, mixeur son – qui a travaillé notamment sur Les Beaux Jours, Geronimo, La famille Bélier, Microbe et Gasoil ou Je compte sur vous, et avait été nommé aux César pour Amen, en 2002, puis pour Le Scaphandre et le Papillon, en 2007 -, la multiplication des associations regroupant les membres de chacune des corporations du cinéma et de l’audiovisuel serait un phénomène qui illustre leur inquiétude. Il y en aurait désormais plus d’une vingtaine, groupant 4 à 5 000 salariés.

Mais pourquoi la profession de la postproduction son manifeste-t-elle ce pessimisme ? Au nom des deux associations citées plus haut, trois techniciens l’expliquent concrètement. Éric Tisserand, mixeur son – qui a œuvré dernièrement sur L’image manquante, Le Dernier Coup de Marteau, Nos futurs ou L’Hermine, césarisé en 2013 pour Cloclo -, rappelle que, dans son secteur, “la délocalisation approche actuellement 40%” ; il estime que cela ne devrait pas beaucoup changer dans les mois à venir.

En effet, comme l’explique Dominique Gaborieau, actuellement, il n’y a aucun point de l’agrément attribué aux techniciens de la postproduction son. Ces postes sont, en revanche, pris en compte pour le calcul du “tax shelter” belge. Or, pour être compétitif avec ce dernier, il faut cumuler crédit d’impôt et soutien financier.

D’ailleurs, en Belgique le secteur de la postproduction son s’est développé si vite que certains travaux ne seraient pas “au niveau” et devraient être refaits en France, mais sans que le mixeur français n’apparaisse au générique. “Même dans ce cas, c’est plus intéressant pour le producteur français”, note Dominique Gaborieau.

Au contraire de la Belgique, où les auditoriums ne désempliraient pas, la France enregistre dans ce secteur un chômage considérable des techniciens et une grave crise des prestataires : dans ce secteur, l’outil industriel français du son est en voie de disparition, affirment-ils.

 

Un des grands enjeux de la réforme.

En principe, la prochaine réforme de l’agrément, qui sera discutée à la suite du rapport qu’Alain Sussfeld doit remettre dans les jours à venir à Frédérique Bredin, devrait augmenter les points techniques. Mais au détriment de qui, puisque le total des points ne peut pas dépasser 100% ? “Ce qu’on craint, c’est qu’on ne les prenne à personne”, explique Raphaël Sohier, monteur son qui a travaillé dernièrement sur Toute première fois, Marguerite et Julien, La Vanité ou Médecin de campagne. “On va sans doute nous attribuer des points. Mais le producteur pourra picorer dans les points, comme dans l’actuel système où, avec 80 points sur 100, on a 100% du soutien. Et les techniciens, comme les prestataires de la postproduction son française, continueront à être les grandes victimes du système.”

C’est pourquoi les techniciens du son réclament non seulement d’être dans les points, mais se méfient de cette “malléabilité” accrue. Ils proposent ainsi d’attribuer des points pour la localisation géographique, c’est-à-dire la postproduction chez des prestataires situés en France.

Ainsi, tout comme la redistribution des points, cette “malléabilité” sera l’un des grands enjeux de la réforme de l’agrément. Et, partant, un enjeu également de la réévaluation de la postproduction et du son par rapport au tournage et à l’image.

Serge Siritzky

Article paru dans Écran total n°1075 en date du 13 janvier 2016

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