Chers collègues,
D’abord un grand merci à toutes celles et tous ceux qui se sont mobilisés. Pour la première fois, environ 150 professionnels de la post-production cinématographique (monteurs, monteurs son, directeurs de post-synchro, bruiteurs et mixeurs) se sont rassemblés, malgré la charge de travail qu’implique cette période pré-cannoise et malgré la pluie, pour éviter que le cinéma n’oublie l’importance de notre implication et de notre savoir-faire dans les années à venir.
Nous ne sommes pas au bout du chemin. Les choses avancent lentement mais cela ne veut pas dire que cela ne progresse pas.
Aujourd’hui, plus que jamais, nous sommes sûrs que les moteurs essentiels de notre lutte sont la solidarité et le regroupement. Cela va encore être long : en face, ils jouent la montre et comptent sans doute sur une démobilisation de notre part.
Après cette journée du 23 mars, nous pouvons affirmer maintenant que cette action était nécessaire…
9h : au café à la sortie du métro Javel, les responsables de chaque association mettent au point les derniers détails des textes qui seront lus durant la matinée.
9h30 : petit à petit, les professionnels de la post-production arrivent devant la Direction Générale du Travail.
9h40 : nous sommes déjà une centaine
9h50 : les membres de la CMP arrivent et se fraient un passage parmi nous. Nous sommes maintenant 120.
9h55 : une délégation de représentants des associations entre dans la DGT. A l’extérieur, nous sommes 150 selon nous (2 selon la police…).
9h58 : la présidente de la CMP bloque l’entrée de la délégation : trop de monde soit disant, (vigipirate a bon dos), négociation, finalement, la délégation pourra aller « perturber » la CMP.
10h30 : la délégation se présente devant la CMP. Didier Lesage explique les raisons de notre venue (vous les connaissez mais vous trouverez le texte en PJ), chaque association exprime (encore une fois) ses revendications.
10h39 : silence
10h40 : rappel que 150 professionnels ont débrayé pour la matinée
10h41 : silence
10h42 : Stéphane Pozderec (SNTPCT) et Laurent Blois (SPIAC) appuient la démarche et expriment le point de vue des partenaires sociaux
10h47 : silence
10h49 : à la demande de la présidente de la CMP, quelques réactions des représentants des producteurs : ils sont choqués par le mot « mépris » qui a été lancé par Raphaël Sohier (monteurs son, AFSI), nous ne sommes pas justes (paraît-il) : il y a un groupe de travail, ils nous ont entendu, cela prend juste du temps (comme l’a rappelé Laurent Blois, les choses sont plus rapides lorsqu’il s’agit de leurs propres revendications). D’ailleurs, si l’on veut que les choses avancent, il serait bon de ne pas perturber les CMP et de les laisser travailler… (!!??)
10h55 : conclusion faite par Laurent Blois et Stéphane Pozderec qui demandent, entre autre, une réponse à nos demandes, notamment, une proposition chiffrée.
10h59 : on demande à la délégation de s’en aller, la proposition chiffrée devrait être faite au cours de cette CMP

11h01 : sortie de la délégation
11h15 : à pied, en voiture, en vélo, en moto, en métro, départ vers le CNC (il est à regretter que personne ne se soit déplacé en hélicoptère…)
12h : une délégation va être reçue par des membres de l’équipe de Frédérique Bredin
12h10 : il pleut toujours et le trottoir devant le 12 rue de Lübeck est étroit mais nous sommes toujours une centaine.
12h15 : Fabien Adelin (mixeur) pour le SPIAC, resté à CMP avec Nadine Muse (monteuse son) pour le SNTPCT, nous informe de la proposition chiffrée des représentants des producteurs
12h35 : Benjamin Rosier et Pascal Villard (monteurs son, AFSI), Romain Ankewicz et Franck Tassel (bruiteurs, ADAB) et Didier Lesage et Mélissa Petitjean (mixeurs, ADM) sont reçus par Leslie Thomas, secrétaire générale du CNC, Laurent Vennier directeur adjoint du cinéma et Raphaël Keller directeur de l’innovation, de la vidéo et des industries techniques.
12h40 : Chacun se présente. Pascal Villard lit la lettre préparée à l’intention de Frédérique Bredin au sujet de la délocalisation, du rapport Sussfeld et des points attribués à la post-production son lors de la réforme de l’agrément (cf PJ).
Jusqu’à 13h20 : discussion dont les points importants à retenir sont :
– le CNC ne peut pas considérer les postes de monteur son, mixeur et bruiteur comme collaborateurs de création car cela dépend de la convention collective
– le CNC n’a pas les chiffres de la délocalisation mais ils veulent bien qu’on les leur donne (!!??)
– une nouvelle répartition des points est envisagée suite au rapport Sussfeld et aux différents groupes de travail. Certaines choses ont été prises en compte : abandon du mécanisme de bonus/malus, pour les moyens techniques séparation des points attribués à la post-production en trois groupes (l’image, le son et les effets spéciaux). Mais la proposition précise du CNC nous sera expliquée lors d’une réunion qui aura lieu mi-avril à laquelle nous serons conviés.
– la délégation a rappelé aux représentants du CNC l’existence du portage qui fausse les chiffres et met en danger nos métiers
– la délégation a été très claire (explications à la clé) sur le fait que si aucun point n’est attribué directement aux postes de monteur son, bruiteur et mixeur, malgré le crédit d’impôt, les professionnels de la post-production son seront sacrifiés sur l’autel des délocalisations.
– les représentants du CNC ont noté la présence du grand nombre professionnels dans la rue qui montre l’inquiétude grandissante de chacun d’entre nous et la délégation a su leur rappeler leur responsabilité dans l’évolution de la pratique du cinéma français dont les techniciens sont des acteurs essentiels.
13h30 : il pleut toujours, dispersion
14h : reprise du travail
Et maintenant ?
Les propositions chiffrées données par les syndicats de producteurs en réponse à nos demandes d’avenants sont :
Les salaires minima pour 1 semaine, sous réserve de l’acceptation d’un forfait jour :
pour les mixeurs : 1 901 euros contre 1 810,91 euros (non forfaitaire) actuellement
pour les monteurs : 1 717 euros contre 1 636,03euros (non forfaitaire) actuellement
pour les monteurs son : 1 517 contre 1 446,88 euros (non forfaitaire) actuellement
Pas d’indemnités repas
Il est évident que ces propositions ne sont pas satisfaisantes (c’est eux qui le matin même parlaient de « mépris »).
De telles propositions 9 mois après le dépôt de l’avenant, montrent à quel point tout cela va être long. Les syndicats de producteurs comptent sur notre démobilisation !
ALORS : Participation aux groupes de travail, contre-proposition, négociations et si cela ne suffit pas, d’autres mouvements collectifs…
Nous ne devons pas nous laisser avoir par l’inertie du processus.
Il ne faut pas lâcher, continuons notre chemin, jour après jour, comme nous l’avons fait ce 23 mars 2017.